LA PRODUCTION AGRICOLE LOCALE couvre plus de la moitié des besoins de l’île, c’est une excellence chose.
En revanche, 2018 a été une des plus difficiles en 50 ans : fortes intempéries, mouvements sociaux… Les pertes sont estimées à 63 millions d’euros pour ce secteur, intégrant l’agro-alimentaire. La production agricole de La Réunion diminue de 4,6% en 2018, soit 417,4 millions d’euros.
Même si l’agriculture ne représente plus le premier poste de l’économie réunionnaise longtemps dominée par la filière Canne-Sucre, elle reste néanmoins une activité essentielle pour La Réunion, à fortiori si on y intègre les activités induites par ce secteur, et constitue une part essentielle des exportations, avec les sucres et les rhums. L’agriculture réunionnaise a aussi connu une forte mutation au niveau de ces filières de production et des exploitations agricoles qui se concentrent. Trois grandes filières de production agricole dominent le secteur : la canne à sucre (en chute de près de 16% en 2018, la campagne cannière fût en effet catastrophique ), les fruits et légumes, et les élevages. Même si elles sont plus marginales et pour certaines en difficultés, certaines productions traditionnelles d’excellence participent au rayonnement de l’île : vanille, café, plantes à parfum (géranium, vétiver…).
Quelques chiffres sur l’agriculture à La Réunion :
• 7 600 exploitations agricoles
• 15 232 actifs permanents, dont 49% de chef d’exploitation en 2018
• 41 943 ha de superficie agricoles exploitée en 2017
• 417,4 millions d’euros de production agricole en 2018, dont 70% pour la filière végétale
• Canne à sucre : 1 421 000 t par an
• Fruits: 2 900 ha de surface cultivée, 1300 producteurs, 40 800 t par an dont 14 300 pour l’ananas.
• Légumes: 2 358 ha de surface cultivée, 2 700 producteurs, 54 500 t par an
• Vanille: 187 ha de surface de cultivée, 140 producteurs, 4 t par an
• Géranium: 150 ha de surface de cultivée, 170 t par an d’huile essentielle
• Vétiver: 7 ha de surface de cultivée, 5 producteurs, 15 kg par an d’huile essentielle
• Viticulture: 15 ha de surface cultivée, 14 producteurs, 40 000 bouteilles par an
• 140 producteurs de fleurs, 50 producteurs de plantes en pots, 30 pépiniéristes
• Café: 1,2 tonne de café en 2016
La filière canne à sucre reste la clé de voute du tissu agricole réunionnais, elle représente 57% de la surface agricole utilisée (22 703 hectares en 2017) et compte environ 3000 exploitations. Avec 14 000 emplois directs et indirects, mais aussi 4500 emplois induits, soit environ 13% du secteur privé, la filière « canne » reste la principale source d’emplois de l’agriculture et un secteur économique important, notamment sur le plan des exportations (sucre, rhum).
Les filières animales (bovins viande, bovins laitiers, porcine, avicole, cunicole, caprine, ovine et cervidés) ont connu un développement vigoureux au cours des vingt dernières années. Cette évolution a été programmée et organisée par la profession et les services de l’état dans le cadre du plan d’aménagement des hauts.
Elles sont aujourd’hui bien structurées et bien organisées, mais aussi soutenues par les pouvoirs publics. 2018 annonce une situation contrastée en revanche pour ses filières.
Si la consommation augmente (+2,8%) par rapport à 2017, cette bonne tendance ne se confirme pas pour toutes les filières : le porc par exemple diminue fortement de 6%.
La filière fruits et légumes tient une place stratégique pour l’autosuffisance alimentaire de l’île, dont elle permet de couvrir environ 80% des besoins. Sa production est en constante augmentation en réponse au dynamisme du marché local, mais elle se différencie des filières canne à sucre et élevages par la faiblesse des soutiens publics, la quasi absence d’organisation professionnelle et le maintien d’une tradition de commercialisation informelle.